écumeur

écumeur, euse [ ekymɶr, øz ] n.

• 1351; de écumer

1 ♦ Écumeur (de mer) : pirate, corsaire, flibustier. « En mer, les hardis écumeurs ! » (Hugo). Fig. « Ces écumeurs littéraires » (Beaumarchais). ⇒ plagiaire.

2 ♦ Vx Écumeur de marmites, de tables : pique-assiette.

⊗ HOM. Écumeuse (écumeux).

● écumeur, écumeuse nom Littéraire Pirate, corsaire. Personne qui recourt à des moyens illicites, à des escroqueries pour s'enrichir. ● écumeur, écumeuse (synonymes) nom Littéraire Pirate, corsaire.

Synonymes :

- flibustier

- forban

- pirate

écumeur

n. m. écumeur des mers: pirate.

⇒ÉCUMEUR, EUSE, subst.

A.— [Correspond à écumer B 1] Personne qui enlève l'écume. ,,Il ne se dit qu'au figuré`` (Ac. 1798-1932).

— Au fig. Du noir chaudron qui bout devant cette sorcière [la science] Je me suis fait le morne et lugubre écumeur (HUGO, Âne, 1880, p. 266).

♦ Fam. Écumeur de marmite(s). Parasite. Les solliciteurs pleuvent (...) les pique-assiette et les écumeurs de marmite (MORAND, Pt théâtre, Matr. d'Éphèse, 1942, I, 4, p. 31).

B.— [Correspond à écumer B 2] Personne qui se livre à la piraterie. Synon. corsaire, flibustier. Un écumeur de mer, un forban, un pirate N'eût pas agi si mal (VIGNY, Poèmes ant. et mod., 1837, p. 219).

— P. anal. Personne qui recourt à des moyens osés ou illicites pour faire des bénéfices sur le dos d'autrui. Synon. charlatan, escroc, racketteur. Un monde d'aventuriers, de joueurs et d'écumeurs de bourse (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 311) :

• Une autre espèce de spéculateurs contre laquelle je vous prie de me protéger, M. L'Hermite, c'est celle des éditeurs de correspondances. Ces écumeurs de littérature sont nombreux.

JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 5, 1814, p. 293.

Prononc. et Orth. :[], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1351 escumeur de mer « pirate » (Relat. commerciales entre la France et la Hollande, 358 ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 495); 2. 1864 « personne qui enlève l'écume » (LITTRÉ). Dér. du rad. de écumer; suff. -eur². Fréq. abs. littér. : 28.

écumeur, euse [ekymœʀ, øz] n.

ÉTYM. 1351; de écumer.

❖

♦ Personne qui écume (inusité au sens concret d'écumer).

1 N. m. a Celui qui écume les mers. || Écumeur (de mer). ⇒ Corsaire, flibustier, pirate.

1 Nous emmenions en esclavage

Cent chrétiens, pêcheurs de corail;

Nous recrutions pour le sérail

Dans tous les moutiers du rivage.

En mer, les hardis écumeurs !

Hugo, les Orientales, VIII.

2 Descendant des vieux Normands, Childe-Harold, ce type de toute la jeunesse dorée d'Albion, est sorti un matin de son île comme un écumeur des mers son ancêtre, comme un pirate avide de toutes les sensations.

Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. I, p. 300.

b Par ext. Pillard. ⇒ Bandit, détrousseur. || Un écumeur de grands chemins.

2.1 Son passé de coureur et d'écumeur de brousse était connu depuis la côte de l'océan Indien jusqu'aux grands lacs d'Afrique.

J. Kessel, le Lion, p. 71.

2.2 Pomposa donne un exemple achevé de colonisation avant la lettre. Ses magasins, ses entrepôts, ses établissements commerciaux et financiers couvrent le pays d'un réseau d'écumeurs. Les richesses sont exploitées avec science.

Jean d'Ormesson, la Gloire de l'Empire, t. I, p. 38.

c Fig. et vieilli. || Écumeur littéraire : écrivain qui exploite sans scrupule les œuvres d'autrui. ⇒ Pillard (fig.), plagiaire.

3 (…) un fripon de libraire,

Des beaux esprits écumeur mercenaire (…)

Voltaire, le Temple du goût, t. XII, p. 303.

4 On sent bien que je ne parle pas de ces écumeurs littéraires qui vendent leurs bulletins ou leurs affiches à tant de liards le paragraphe. Ceux-là, comme l'abbé Bazile, peuvent calomnier : ils médiraient, qu'on ne les croirait pas.

Beaumarchais, le Mariage de Figaro, Préface.

2 Vx. || Écumeur de marmites, de tables. ⇒ Écornifleur, parasite.

Encyclopédie Universelle. 2012.